D’un coup de croc
tu as égorgé
toutes mes poules blanches
toutes mes certitudes
et les plumes ont volé
Mon coeur volatile
palpite
à demi mort
au milieu des oeufs éclatés
Le renard est entré
dans le poulailler
Toutes les nuits
je berce mon âme en peine
et après toi je lance
mes rancoeurs chiennes
Pour que cesse le carnage
j’ouvre la chasse
Mais un regard de toi
et j’abaisse le canon
je ne peux résister
quand tu es sans défense
Comme tu es beau couché dans la neige
Comme je suis touchée par
les yeux du renard
pris dans la lumière des phares
Tout mon corps se vide
de ses colères enfouies
je ne vois qu’un animal fragile devant moi
je ne peux que t’aimer
intensément t’aimer
quand je vois le pelage du renard frissonner
Je voudrais que tu me suives comme un chien,
que tu me lèches les mains
Je voudrais tant
t’apprivoiser
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