J'ai beau me dire que je marche droit la tête haute
il y a ces jours où le vide me marche dessus
A mesure que la pression de ta main sur mon épaule se relâche
une écharde mince comme un fil s'insinue en moi
Aurai-je la force de porter toujours
au creux de l'épiderme
la discrète morsure
de ton absence ?
Comme il semblait plus facile d'avancer
quand le temps était figé dans d'apaisantes projections
que d'aligner les jours
le coeur plein d'incertitudes et de petites coupures
plein de ses griffures qu'on s'inflige négligemment
en jouant au chat et à la souris
avec la vie
Quand je crois que mon monde se rétrécit
je prend un bain de foule
et je vois combien l'horizon des rencontres est infini
et j'achève de me perdre
dans les yeux de l'inconnu qui me sourit
sous cette pluie qui bat la chamade
Je me laisse tremper sans défense
je tend mon cou aux orages
que vienne à moi la petite mort
peu m'importe de tousser toute la vie
tant que l'air passe
En contrepartie
du délice de la surprise
d'une vie qui s'improvise,
l'angoisse des traversées en solitaire
l'abolition du futur
Qui saura m'émouvoir
et traverser le temps ?
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