Tu es loup
Quand tu dévoiles tes canines,
quand tu restes seul,
là haut sur ta colline,
la gueule dans la bruine,
entre chien et loup
Tu es loup
Quand tu donnes de la voix
quand tu hurles, sauvage,
les soirs de pleine lune,
à la mort, sur la dune
Tu es loup,
Quand tu lèches tes plaies,
en pleurant sous les arbres,
la truffe tiède, l’âme en peine,
quand souffle le blizzard
Tu es loup,
Quand tu te hérisses,
quand dans ta fourrure me piquent,
les chardons, les iris,
tu ne mâches pas tes mots
Tu es loup
Quand tu toises l’ours brun,
quand tu retrousses tes babines,
les yeux plein de dédain,
et le sourire en coin
Tu es loup,
Quand tu me chasses,
quand tes yeux phosphorescents
voient en moi comme en plein jour
Dans tes yeux minéral,
tes pupilles animales,
je vois ta faim de loup
Et je te sens venir
vers moi à pas de loup
Et je n’ai qu’une envie,
que tu viennes des Steppes
ou du Désert d’Asie,
goûter à ta morsure,
panser tes blessures,
et me jeter dans la gueule
du loup
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