dimanche 20 février 2011

La planche


Près de toi j’ai le vertige
Tu as
le mirage magnétique,
l’appel du vide dans tes yeux

Je tombe,
aspirée dans le néant,
amoureuse d’un Sphinx
à la voix de sirène

Je m’endors entre ses pattes
mais je crève de froid contre le marbre
prisonnière de l’énigme
de mes douleurs fantômes

Je suis l’oiseau qui se heurte à la fenêtre
et qui n’en finit pas de mourir
l’insecte pris dans la lumière des néons

Dans ton regard
le silence des forêts vierges
le murmure d’un paysage sous la neige
le langage des îles désertes

Alors je fais la planche
dans les eaux grises
de tes yeux
et le monde
insonorisé
ne m’atteint plus vraiment

Je vis mon rêve sous-marin
tant que demeure l’équilibre
entre ciel et mer

Je me laisse dériver
en imaginant
tes baisers
tes baisers
je préfère le rêve à la réalité
le mystère des méduses
les eaux troubles

Un faux mouvement
et je bois la tasse

J’attends

d’avoir assez d’eau dans les poumons

de ne plus pouvoir crier ton nom





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